Témoignages et recherches sur le nombre 52 (cinquante-deux)
1978 - J'ai 11 ans et je déménage de Paris pour la province. Je dois maintenant prendre le bus tout seul. On m'a offert un réveil-radio qui affiche l'heure en permanence avec des digits rouges. Parfois je me réveille au milieu de la nuit et je ne vois que mon réveil qui illumine la chambre. En observant les chiffres qui m'apparaissent très gros en contraste avec le noir ambiant, je m'amuse à imaginer des formes ou des ressemblances avec des objets.
Un objet revient souvent : une sorte de coupe. Comment un cerveau d'enfant en arrive-là ? Et bien, c'est l'affichage des 52 minutes. En numérique, le 2 est le miroir du 5. Si bien, qu'en y regardant d'un peu plus prêt, on devine une espèce de verre à pied que j'assimile, à ce moment là, à une coupe de victoire. J'imagine alors que ça me portera chance dans la journée à venir. Dans les faits, il n'y a pas de bonnes nouvelles en particulier mais je remarque au fur et à mesure, qu'il arrive souvent un petit événement : ce genre d'événements qui rend la journée différente des autres. Cela va de la bonne surprise à la mauvaise qu'on s'attendait depuis longtemps. Cela m'intrigue de plus en plus, mais à cet âge, on a d'autres choses à penser et s'amuser est roi.
1988 - A présent je suis informaticien et je vois des 52 mn partout ! Dés qu'il y a des chiffres numériques quelque part, mon regard est attiré et je m'esclaffe en moi-même "tiens, encore un 52 : qu'est-ce qui va m'arriver". Ca devient dingue : pourquoi je ne vois pas 51 ou 53 ? Il y a seulement 1 chance sur 60 de tomber dessus. Mais non, c'est toujours 52 : l'heure dans la voiture, à l'horloge de la pharmacie, sur les tickets de caisse et en plus j'ai succombé à la mode des montres à quartz... Certains jours, ça devient même oppressant. Est-ce une malédiction ou un avertissement spirituel ? Est-ce que je fais une fixation qui relève d'une maladie psychique ?
1992 - Un soir, je prie pour trouver l'élue de mon coeur. En effet, je crains qu'il faille passer un temps énorme à cette quête. Je n'ai pas fait de caté mais je suis tombé dans le grenier sur un vieil évangile. Il est écrit qu'il faut prier en commençant par "notre seigneur qui êtes aux cieux...". Je m'exécute donc et mon voeu est exhaussé dans la semaine. Je passe les détails de cette rencontre fortuite au sein d'un réfectoire. Elle est belle, intelligente, croyante et ce sera un mariage pour toute la vie. On partage tout et bien sûr je lui parle du 52. Elle trouve cela étonnant et ne manque pas d'ailleurs à en jouer à chaque fois qu'on en aperçoit.
Quelques temps ont passé et voilà le jour J qui va nous éclairer pour toute notre vie. C'est un jour de foire. Nous nous promenons à travers les étales et les camelots. Nous approchons d'une série de tentes dressées les unes contre les autres. A l'intérieur se trouve des diseuses de bonne-aventure et autres voyants. Ils ont chacun une particularité : ce peut-être une boule de cristal sur la table ou un jeu de tarots en éventail. Nous ne sommes pas amateurs de ce genre de choses mais l'un d'entre eux attire notre attention. A cette époque-là, les médias diffusent régulièrement des émissions de voyance en directe. Un voyant d'origine bretonne, je crois, sortait du lot. Ses visions semblaient incroyablement justes. Il utilisait aussi des espèces de petits jetons appelés "runes". Je ne sais plus qui est à l'origine de l'idée, ma femme ou moi-même, mais nous nous dirigeons vers lui. L'idée bien-sûr, c'est d'évoquer le 52...
Il commence par nous expliciter ces 2 chiffres pris séparément tel un numérologue. Le 5 ou la quintessence représente le bien et s'oppose au 2, la dualité qui cache le malin. Dans la mythologie romaine, le 5ème jour de la semaine correspond à Vénus, la déesse de l'amour. Tandis que le 2ème jour n'est autre que Mars, dieu de la guerre. On peut retrouver beaucoup d'autres exemples qui mettent en évidence cet antagonisme. Le 52 met à l'affiche ce combat. Le runologue pense que chaque apparition de ce nombre dans ma vie, matérialise une étape importante, une bascule vers la bonne ou la mauvaise direction. Il conclut sur le fait qu'un jour je comprendrais la finalité de tout cela, un peu comme une évidence qui se présenterait à moi.


